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Interstices sauvages, liens vivants

  • Exposition

Une exposition de Marie Van De Walle

Vernissage le jeudi 11 septembre à 18h30

Marie Van de Walle déploie un art de l’attention, de l’observation et de la transformation de la flore sauvage de proximité à travers différentes formes plastiques : travail de la biomatière, photographie, installations, édition collective…
Elle s’intéresse aux liens entre les différentes espèces vivantes, pour mieux décortiquer notre rapport au monde et valoriser des relations d’entraide et de coexistence au cœur de la communauté humaine et non-humaine.
Le travail de la biomatière et de son potentiel narratif sont au cœur de ses recherches, pour retrouver une forme d’humilité de la matière – au sens premier de la racine « humus » signifiant « terre »- et défendre une vision résiliente du monde.


Née en 1994, Marie Van de Walle (FR, vit et travaille à Bruxelles) a suivi des études en Histoire de l’Art à la Sorbonne et s’est formée aux métiers d’arts-textiles à Paris puis à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles où elle y obtient son master.
Son travail est régulièrement exposé en France et en Belgique, à l’occasion d’expositions individuelles (FRAC Picardie à Amiens, Espace Culture de l’Université de Lille) et collectives (ISELP Bruxelles, EMA de Boulogne-sur-Mer, Moonens Foundation, Chapelle Saint-lazare à Angers, Atoma…). Parallèlement, Marie Van de Walle développe des projets de sensibilisations artistiques et naturalistes dans des établissements scolaires, fermes urbaines ou maisons de quartiers.

Infos

Mardi, mercredi, vendredi et samedi : de 14h à 17h
Jeudi : de 14 à 18h
Fermé le dimanche et le lundi ainsi que les jeu 2, vend 3, ma 7, mer 8 octobre


Plusieurs dates pour visiter l’exposition scolaire s’offrent à vous.
Les dates



Découvrez l’univers de l’artiste en visitant son site web et son compte Instagram


Quelques œuvres

Ancien article de presse

Marie Van De Walle, un art de la collaboration

Aude de Bourbon Parme

Culture sauvages

Aude de Bourbon de Parme

Marie Van De Walle explore la symbiose entre les espèces par la rencontre des arts et des sciences pour repenser notre sensibilité. Une quête esthétique et philosophique ambitieuse.

Des feuilles figées dans des boîtes de Pétri offertes à l’observation. Des photographies de fleurs plongées dans un bain de culture stérile d’où émanent des formes floues colorées. Des tissus gélatineux aux motifs floraux, accrochés aux murs ou cousus et disposés proches du sol puis rétroéclairés. Marie Van de Walle partage ses expérimentations botaniques et esthétiques. Son art est issu de l’observation de la  cohabitation entre les plantes et les micro-organismes qui les accompagnent. Elle donne à voir ce qui la fascine, pour ensuite donner à penser notre relation au vivant, à la nature.

Pour en arriver à la création de ses œuvres, l’artiste française installée en Belgique se forme tout d’abord à la technicité des arts du textile et plus particulièrement de la broderie en explorant le potentiel des bioplastiques. Les deux années qui suivent à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles lui permettent d’approcher cette pratique sous la forme de sculpture et d’installations. Elle y découvre aussi la philosophie qui correspond parfaitement à sa pensée, l’esthétique environnementale. Depuis, Marie Van De Walle utilise des techniques textiles pour créer sa matière. Elle mélange ses mixtures à des plantes sauvages cueillies et laisse se déployer les micro-organismes. Elle expose ses expériences, en tire des photographies, crée des installations de tissus souples cousus et tissés sur lesquels des éléments naturels continuent leur évolution. La jeune artiste se situe dans la ligne de l’art informel d’Eva Hesse. Son ancrage dans des réflexions contemporaines scientifiques et philosophiques la rapproche des expérimentations scientifiques plastiques à l’œuvre dans les sculptures distordues de Daiga Grantina et les œuvres évolutives de Bianca Bondi.

L’art de Marie Van de Walle est celui de la collaboration. avec et entre les organismes, qu’elle ne contrôle pas. Avec des scientifiques de l’Université de Lille afin de dépasser ses limites techniques. Entre les mouvements artistiques.

Ces rencontres se déploient ensuite formellement pour transmettre ce que l’artiste découvre : l’interdépendance entre les espèces, entre les domaines de pensées, entre les individus. Alors lorsque l’artiste cite les philosophes des sciences Isabelle Stengers et Donna Haraway, qui analysent cette notion, cela tombe sous le sens. Marie Van De Walle scrute la relation entre les vivants. Si l’art ne peut pas changer notre rapport au vivant, ses œuvres, espère-t-elle, pourraient contribuer à transformer notre relation au sensible. L’artiste, dont les réflexions sont pleinement ancrées dans les préoccupations actuelles, suit ainsi le sentier ouvert par les réflexions de philosophes tels que Baptiste Morizot, qui relient la crise écologique à une crise de sensibilité.

« Petite fille d’agriculteurs, comment suis-je venue à être si déconnectée de la nature ? »

En réponse à ce constat sous forme d’interrogation, la jeune artiste Marie Van De Walle étudie les mauvaises plantes et les fleurs spontanées. À la manière des chercheurs en Biologie végétale avec lesquels elle a collaboré à l’université de Lille, elle les plonge dans un bain de culture composé d’agar-agar. Et scrute le développement des bactéries en osmose avec les organismes cueillis. Dans le cadre de la biennale Wach Ths Space, le Frac Picardie expose une partie de ces boîtes de Pétri fraîchement stérilisées, des photographies de ses précédentes expérimentations, aux teintes brunes ou roses, ainsi que des sculptures ? Ses formes esthétiques environnementales, inspirées par les réflexions autour des phénomènes d’interdépendances de la professeure Donna Haraway et des textes de la philosophe et scientifique Isabelle Stengers, explorent la relation symbiotique entre des espèces végétales et moléculaires. À travers son travail, cet artiste sensible aspire à une chose : resensibiliser l’homme à la nature.